"L’adolescence et la mort" : COLLOQUE INTERNATIONAL du 12 et 13 juin 2009


Argument

Le temps de l’adolescence, qui se caractérise par de nombreux remaniements, met en cause toutes les dimensions de l’existence du sujet et de ses relations aux autres. Le passage adolescent est une transformation de la structure psychique et du rapport au manque et au désir, qui n’est pas sans risque pour la psyché. L’adolescent met à l’épreuve ses limites et celles de son environnement. Ce moment décisif joue un double rôle, attirer et repousser les contraires, exacerber les désirs de vie et leur panachage mortifère.
Son rapport à la mort est complexe et couvre un large spectre qui va du meurtre symbolique, fantasmatique ou réel, jusqu’à la « petite mort » de soi dans la jouissance orgasmique, en passant par les conduites ordaliques dans une confrontation active à l’inconnu, à l’aléatoire, à l’incertitude, dans une mise en jeu imaginaire d’un possible vivre ou mourir. L’adolescence ne peut se concevoir sans cette rencontre avec la question de la mort et son issue. De la capacité de l’adolescent à survivre à cette confrontation dépend le devenir psychique du futur adulte.
Cependant, lorsque, sous une forme ou une autre, cette « survivance » ne peut s’effectuer de manière satisfaisante et dans de bonnes conditions, des psychopathologies graves peuvent émerger et pointer comment l’adolescent peut adhérer à la mort réelle (pathologies de l’agir, addictions, anorexie, tentatives de suicide, sports de l’extrême, jeux pathologiques, l’investissement sectaire…).
« Mourir à l’enfance et survivre pour devenir adulte » serait la double contrainte autour de laquelle s’organisera le projet de ce colloque afin d’ouvrir un débat autour des traitements psychiques des adolescents.
Yves Morhain et René Roussillon


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