Conférence de l’APFC - Vendredi 26 septembre 2014 à 20H 30 Centre Diocésain, 20 rue Mégevand, Besançon - CLINIQUE DE L’INCERTITUDE Par Antoine BIOY


Le domaine de la santé est fondamentalement marqué par le principe d'incertitude. Celui-ci est présent dans l'apparition et le déroulement même d'une pathologie, dans la façon dont un patient s'inscrit dans une dynamique thérapeutique, dans l'apparition des effets d'un suivi, etc. Constamment, tout praticien doit composer avec le fait de ne pas pouvoir prévoir. Pour autant, on assiste à un mouvement où il ne s'agit pas d'accueillir ce principe d'incertitude, mais plutôt de s'inscrire dans l'illusion que l'incertitude pourrait être maîtrisée, que le savoir permettrait de contrôler cette dimension. Ainsi, la course aux protocoles de bonnes pratiques, les programmes d'éducation thérapeutique, l'évaluation à tout crin avec un souci pour la seule dimension d'efficacité et de rentabilité, sont autant de symptômes d'une société qui tente de museler cette incertitude si gênante.

Nous défendons pour notre part une position qui consiste à considérer l'incertitude comme un fait en santé, qui peut aussi être une ressource. Elle engage cependant à une souplesse professionnelle et à une flexibilité psychologique, pour aller vers une forme de non-savoir qui, paradoxalement, ouvre vers un nouveau savoir bien plus créatif. Également, elle invite à une forme de travail interdisciplinaire qui n'est pas un mouvement si naturel qu'il pourrait y paraitre. Nous illustrerons notre propos par des exemples issus de notre pratique clinique.


Intervenant : Antoine Bioy est professeur de psychologie clinique et psychopathologie à l'université de Bourgogne. Docteur en psychologie, il a exercé 15 ans au CHU Bicêtre (addictologie, douleur et palliatif). Actuellement il consulte à l'Institut Français d'Hypnose. Auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages autour du soin, il a notamment coordonné avec Florence Barruel-Sinimalé "Du soin à la personne - clinique de l'incertitude" (Éditions Dunod), autour du thème qu'il développera lors de son intervention. Site personnel : http://www.antoinebioy.fr


Tarif : 15 euros  (étudiants et adhérents : 10 euros)

Association Corps et Psyché. 12 ème congrès national CORPS ET NARCISSISME. Dijon les 14 et 15 novembre 2014.



Sur http://www.psynem.org/ : ces différentes conférences filmées/enregistrées.

René Roussillon revient sur la notion winnicottienne de « survivance de l’objet ».
À l’occasion de cette passionnante conférence donnée dans le cadre d’« Une journée avec René Roussillon » organisée le 18 septembre 2010 à l’Hôpital Necker par la Fédération Française de Psychothérapie Psychanalytique de l’Enfant et de l’Adolescent (FFPPEA), René Roussillon revient sur la notion winnicottienne de « survivance de l’objet ». Dans La crainte de l’effondrement et autres situations cliniques, Winnicott en a donné une description qui situe celle-ci dans la relation précoce à la mère. René Roussillon propose une large extension de cette question et en décrit des formes complexes qui concernent autant la question de la survivance de l’objet et sa découverte comme autre-sujet que celle de la survivance des processus psychiques sous l’action de processus contradictoires. Ce faisant, il montre comment cette notion essentielle permet d’éclairer un certain nombre de manifestations cliniques, notamment lors de l’adolescence ou dans les problématiques narcissiques identitaires.
René Roussillon est membre formateur de la Société Psychanalytique de Paris et professeur de Psychologie Clinique à l'Université Lyon 2. Cette conférence reprend la réflexion entamée dans un article paru dans la Revue Française de Psychanalyse : « La destructivité et les formes complexes de la “survivance” de l’objet », RFP, Vol. 73, n°4, 2009, p. 1005-1022
Mots-clés : bébéWinnicott survivance relation precoceobjet.

"Nos adolescents aujourd’hui : Normalité, pathologie" Philippe Jeammet et d’autres… sous la présidence de Paul Bizouard Jeudi 30 janvier 2014 à Dole

A diffuser à tous les professionnels concernés :
Prochain colloque
"Nos adolescents aujourd’hui : Normalité, pathologie"
Philippe Jeammet et d’autres… sous la présidence de Paul Bizouard
Jeudi 30 janvier 2014 à Dole

Programme et renseignements : "Anne Gérard"


7è Congrès Européen de l’AEPEA, co-organisé avec la Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale Bruxelles, 8-10 mai 2014, Au Centre Culturel de Woluwé-St-Pierre, Corps à corps Souffrances du corps et travail psychique chez le bébé, l’enfant, l’adolescent, la famille et les soignants

Argument

Le corps, source et espace potentiel de l’existence individuelle, est tout à la fois la part la plus intime, la plus exposée, et la moins contrôlable de ce qui constitue l’identité personnelle. Entre le corps biologique, soumis aux lois qui gouvernent le vivant, le corps psychique, maître et outil du devenir soi, et le corps social, objet des passions humaines, des interactions complexes s’établissent qui dessinent les lignes mouvantes du normal et du pathologique, de la santé et de la maladie, du plaisir et de la douleur, de l’amour et de la haine, de la liberté et de l’aliénation, de la vie et de la mort.
Le corps, en tant que concept limite entre somatique et psychique, ne se laisse enfermer dans aucune de ces dialectiques. La difficulté de penser et surtout d’articuler ses différentes dimensions, entre organe, image et sensation, rend peut-être compte de la relative discrétion du corps dans les réflexions pluridisciplinaires.
Le corps du bébé, de l’enfant, de l’adolescent, incarne les enjeux des processus de développement psychomoteur, de construction identitaire, d’intégration de la psychosexualité, d’appropriation sociale ; ce corps se trouve ainsi profondément, et diversement, affecté : fondamentalement, en ce que les « affects », émotions et sentiments, naissent dans sa sensibilité, en même temps qu’il est investi dans l’affection, par nature ambivalente et angoissée, des parents ; nécessairement, car c’est avec ce corps que se joue l’aventure de la vie, que se constitue l’expérience des déceptions et des succès, petits et grands, ce qu’on appelle grandir ; accidentellement, chaque fois que ses anomalies, ses dysfonctionnements, ses défaillances, ses blessures, ses maladies, en un mot ses « affections », et les soins dont elles sont l’objet, inscrivent leur marque dans les rapports de l’enfant à son corps, à autrui et aux institutions sociales.

Présentation orale en Atelier : 
Dialyse péritonéale et hospitalisations lors de l’entrée dans l’adolescence
L’entrée dans l’adolescence, « maladie nécessaire » selon Gutton, peut s’avérer particulièrement éprouvante pour une enfant de onze ans qui a subit des hospitalisations et des traitements médicaux suite à une insuffisance rénale chronique.
Je rendrai compte du suivi de Justine, adressée à moi par son néphro-pédiatre pour des difficultés de comportement et d’observance.

Ses dessins d’elle-même – une souris à la queue-cathéter dans le ventre –, de sa famille – sur lequel elle ne figure plus dans un temps resté figé à celui d’une longue hospitalisation – et rendant compte de préoccupations quant à l’intériorité de son corps seront discutés.
Insuffisance rénale ; Hospitalisation ; Dialyse Péritonéale ; Cathéter ; Observance. 

Présentation d'un poster, avec présentation orale : 
"Le travail de l'hypocondrie chez l'enfant dont la mère est atteinte d'un cancer", partie "intégration psyché-soma" (présidée par Mme Claire Van Pevenage et Mr Michel Cailliau)

Journée d'Etudes Doctorales du PCPP (ex LPCP) - 25 janvier 2014 - Honte et culpabilité


 « Honte et culpabilité chez le sujet insuffisant rénal chronique et (hémo)dialysé : enjeux de transmissions génétiques »
 « S’il n’y avait que la maladie à soigner, ce serait plus simple pour tout le monde. Mais le malade parle et ce qu’il dit dérange l’ordonnancement des soins ; il parle ou a peur de parler, peur de sa propre parole étouffée par la maladie. Il a honte, il souffre, n’est pas docile (compliant) ; il voudrait mourir là où tout est fait pour qu’il vive ! (...) Comment rester vivant jusqu’à la fin ? Comment faire pour que cette expérience vitale ne soit pas escamotée ? Comment lutter pour que le soin, la technique, la médecine, l’hôpital ne dépossèdent pas le malade de sa maladie et de sa mort ? » (Marty, 2007, p.16)

Les sujets en insuffisance rénale chronique sont confrontés par l’hémodialyse à une dépendance absolue par laquelle leur sentiment d’existence est mis en danger. 
Risque extrême, c’est le trou noir, vécu d’annihilation, l’agonie primitive.

En hémodialyse, les sujets traités trois fois par semaine peuvent être tentés de mettre leurs pensées en quarantaine, afin de ne pas être pénétrés violemment, intrusés par leurs vécus liés à la maladie somatique et ses thérapeutiques médicales palliatives rappelant indéniablement moins l’angoisse de mort, issue le plus souvent d’une conscience de culpabilité, que l’angoisse d’anéantissement.
Aussi, le caractère génétique de la maladie rénale, comme ce peut être le cas par exemple avec la polykystose rénale ou le syndrome d’Alport, peut renforcer des éprouvés de honte, lorsque le sujet se sait lui-même porteur de la maladie somatique génétique, et de culpabilité, car potentiellement transmetteur de cette même maladie.

Mots-clefs (4) : Maladie somatique génétique ; transmission génétique ; insuffisance rénale chronique ; dialyse.